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Chronique

Les conséquences pratiques de la décision de la Cour de cassation du 21 septembre 2022 sur la consultation annuelle sur les orientations stratégiques

Manon Lamotte, et Nicolas Etcheparre, respectivement avocate associée et counsel au sein du cabinet Eversheds Sutherland, délivrent leurs recommandations aux entreprises à la suite de l'arrêt de la Cour du cassation du 21 septembre 2022 selon lequel la consultation annuelle sur les orientations stratégiques et la consultation sur un projet ponctuel sont autonomes.

Dans une décision du 21 septembre 2022, la Cour de Cassation a mis fin à un débat juridique et pratique important sur la manière dont les employeurs devaient articuler leur consultation annuelle sur les orientations stratégiques et la consultation sur un projet ponctuel.

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Maternité : protection absolue pendant le congé pathologique, mais pas pendant un arrêt maladie

Si le médecin prescrivant un arrêt de travail lié à une grossesse oublie de cocher la case "en rapport avec un état pathologique résultant de la grossesse" sur le formulaire destiné à la sécurité sociale et à l'employeur, la salariée ne bénéficie pas de la protection absolue contre la rupture de son contrat de travail.
Protection relative ou protection absolue pendant un arrêt de travail ?
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Clause de non-concurrence renouvelable mais non renouvelée : nouvelles précisions de la Cour de cassation

Si une clause de non-concurrence prévoit la possibilité d'être renouvelée mais que ce renouvellement n'a pas été effectué de façon expresse à l'expiration de la période initiale d'application de la clause, le salarié est libéré de son interdiction de concurrence et l'employeur du versement de la contrepartie financière. Le salarié ne peut pas bénéficier de l'indemnité compensatrice pour la période non renouvelée.

La Cour de cassation, dans un arrêt du 21 septembre 2022, a explicité une nouvelle fois, les conséquences applicables à une clause de non-concurrence renouvelable mais non renouvelée.

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Seul un abus commis dans le cadre de l’exercice du mandat syndical peut justifier une sanction disciplinaire

Le fait d’adresser à une autorité de tutelle un courrier pour faire remonter les interrogations des salariés quant aux projets de la direction ne constitue pas un abus dans la liberté d’expression et l’exercice du mandat.

Il existe une règle, plusieurs fois rappelée par la jurisprudence, d’après laquelle le représentant du personnel ne peut être sanctionné pour des faits commis dans le cadre de l’exercice de son mandat qu’en cas d’abus. A titre d’exemple, il a été jugé que le fait de prendre la défense d'un salarié à l'occasion d'une réunion commerciale ne constitue pas un abus dans l'exercice du mandat (arrêt du 11 décembre 2019).

L’abus a en revanche été admis dans les situations suivantes :

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Violation du statut protecteur : précisions sur les droits à congés payés en cas de départ en retraite

En cas de licenciement en violation du statut protecteur, un salarié protégé demandant sa réintégration puis faisant valoir ses droits à la retraite a droit au paiement d'une indemnité compensatrice de congés payés, sauf pour la période d'exclusion pendant laquelle il a occupé un autre emploi.

Dans cette décision du 21 septembre 2022, la Cour de cassation apporte une précision importante sur l'indemnisation des congés payés dans le cas du salarié protégé ayant demandé sa réintégration mais ayant fait valoir ses droits à la retraite avant d'être réintégré. L'arrêt sera publié au rapport annuel de la Cour de cassation, et fait l'objet d'une notice explicative.

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France Télécom : les dirigeants condamnés forment un pourvoi en cassation

Les quatre anciens dirigeants de France Télécom condamnés le 30 septembre dernier par la cour d'appel de Paris pour harcèlement moral institutionnel (l'ex-PDG Didier Lombard, l'ex-numéro 2 Louis-Pierre Wénès, l'ex-directrice du développement et des performances RH et l'ancienne directrice des actions territoriales) ont formé un pourvoi en cassation.

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IJSS en cas de période de référence incomplète : les nouvelles règles reportées au 1er juin 2024

Le décret n° 2021-428 du 12 avril 2021 prévoit de nouvelles règles de calcul des indemnités journalières de sécurité sociale (IJSS) lorsque le salarié n’a pas travaillé (maladie, accident, fermeture de l’établissement, congé non payé…) et n’a donc pas perçu de revenus d’activité pendant tout ou partie de la période de référence (par exemple, pendant les trois mois précédant l’arrêt de travail pour les salariés mensualisés), afin que ce calcul puisse prendre en compte le plus fidèlement possible le reve

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Précisions sur la mise à disposition du registre d'alerte santé publique et environnement

Dans une entreprise dotée d'un seul CSE, l'employeur n'a pas l'obligation de mettre en place un registre d'alerte en matière de risque grave pour la santé publique ou l'environnement dans chacun des magasins de la société. La tenue de ce registre au siège de l'entreprise suffit.

Le représentant du personnel au CSE qui constate, notamment par l'intermédiaire d'un travailleur, que les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en œuvre par l'établissement font peser un risque grave pour la santé publique ou l'environnement en alerte immédiatement l'employeur (article L.4133-2 du code du travail). Cette alerte est consignée sur un registre spécial, tenu sous la responsabilité de l'employeur, à la disposition des représentants du personnel au CSE (articles D.4132-1 et D.4132-2 du code du travail).

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Abandon de poste : une proposition de réforme qui soulève de nombreuses questions

Dans le cadre de la première lecture du projet de loi sur le marché du travail, les députés ont inséré dans le code du travail une procédure à suivre par les entreprises en cas d'abandon de poste de la part d'un de leurs salariés. Instituant une présomption simple de démission, le texte permet au salarié de renverser la présomption devant le juge. Les avocats en droit du travail se posent déjà de nombreuses questions sur la mise en application de cette mesure.

Voilà un sujet qui n'était pas au programme du projet de loi sur le marché du travail. Mais au détour du texte, qui porte notamment sur l'assurance chômage, des députés ont souhaité encadrer l'abandon de poste, une pratique qu'il n'est pas possible aujourd'hui de quantifier.

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Les retraites complémentaires revalorisées de 5,12 % à compter du 1er novembre

Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue hier, les instances paritaires de l'Agirc-Arrco ont annoncé une hausse de 5,12 % du montant des pensions de retraite complémentaire à compter du 1er novembre 2022.