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Chronique

Quand la fiction rencontre la réalité : l’IA : un motif valide de licenciement en droit français ?

Dans cette chronique, Séverine Martel, avocate associée au sein du cabinet Reed Smith, s'interroge sur les motifs de licenciement qui pourraient justifier des licenciements économiques en raison de l'introduction de l'intelligence artificielle dans l'entreprise.

La prise en compte des évolutions induites par l’intelligence artificielle (IA) dans le monde du travail n’est plus une fiction.

Alors que la société Onclusive France, spécialisée dans la communication et la veille médias, annonçait en 2023 son intention de licencier 68 % de ses effectifs au motif tiré de l’introduction d’une intelligence artificielle, IBM France et Air Liquide en faisaient de même conduisant ainsi à s’interroger sur le point de savoir si l’introduction d’une IA peut ou non constituer un motif valable de licenciement en droit français.

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Discrimination liée au handicap et non-respect de l’obligation de reclassement : régime probatoire

Le régime probatoire de la discrimination est applicable à l’action en discrimination en raison du handicap fondée sur le refus, même implicite, de l’employeur de prendre des mesures concrètes et appropriées d’aménagements raisonnables pour permettre aux travailleurs handicapés de conserver leur emploi.

En vertu de l’article L.5213-6 du code du travail, l’employeur doit prendre des mesures appropriées d’aménagements raisonnables pour permettre aux travailleurs handicapés d’accéder à un emploi ou de conserver un emploi correspondant à leur qualification, de l’exercer ou d’y progresser ou pour qu’une formation adaptée à leurs besoins soit dispensée. Ces mesures sont prises sous réserves que les charges consécutives à leur mise en oeuvre ne soient pas disproportionnées, compte tenu de l’aide prévue à l’article L.5213-10 du même code.

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Apprentis et stagiaires : le Boss s’enrichit de deux nouvelles rubriques

Le Bulletin officiel de la sécurité sociale intègre deux nouvelles rubriques consacrées au régime social des sommes versées aux apprentis et aux stagiaires. Leur contenu, soumis à consultation publique jusqu’au 12 juillet 2024, sera opposable à l’administration à partir du 1er septembre 2024. 

Deux nouvelles rubriques ont été mises en ligne le 30 mai 2024 dans la partie "Allègements et exonérations" du Bulletin officiel de la sécurité sociale (Boss). Elles concernent l’exonération de cotisations applicable aux contrats d’apprentissage et le régime social applicable aux rémunérations des stagiaires. Ces contenus font l’objet d’une consultation publique jusqu’au 12 juillet 2024. Une version amendée tenant compte des remarques faites dans le cadre de cette consultation pourra, le cas échéant, être mise en ligne.

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Des propos racistes tenus lors du repas de Noël du CSE laissent supposer une discrimination

Des propos racistes tenus par sa supérieure hiérarchique au cours d'un repas de Noël avec des collègues de travail, organisé par le comité social et économique, relèvent de la vie professionnelle de la salariée et constituent des éléments laissant supposer une discrimination en raison des origines.

Une salariée saisit le conseil de prud'hommes en vue notamment d'obtenir la résiliation judiciaire de son contrat de travail. Elle souhaite que cette résiliation produise les effets d'un licenciement nul car dû à un harcèlement moral discriminatoire. Elle se plaint en effet d'avoir subi des quolibets et clichés racistes de la part de sa supérieure hiérarchique, à son égard et vis-à-vis des noirs en général, spécialement lors du repas de Noël organisé par le comité d'entreprise. 

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Calcul de la participation : contester le bénéfice net et les capitaux propres certifiés reste toujours interdit

La Cour de cassation, dans un arrêt récent, continue d'appliquer l'article L.3326-1 du code du travail. Saisi par un CSE, le Conseil constitutionnel avait décidé que cet article, qui interdit de remettre en cause le bénéfice net et les capitaux propres d'une entreprise certifiés par le commissaire aux comptes ou l'inspecteur des impôts, ne méconnaît pas la Constitution.

Le bénéfice net fiscal de l’entreprise constitue la base de calcul de la réserve spéciale de participation (RSP). Comme les capitaux propres, il ressort d’une attestation établie par l’inspecteur des impôts ou le commissaire aux comptes. Ces éléments ne peuvent être remis en cause à l’occasion des litiges nés de l’application de la participation (article L.3326-1, 1er du code du travail).

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Toute cette semaine, l’Anact se penche sur la question de la qualité de vie au travail

Comme chaque année, l’Anact a lancé hier sa semaine pour la qualité de vie et les conditions de travail. Le concept ? Organiser dans toute la France des événements pour échanger sur les connaissances et pistes d’action en faveur de la QVCT, avec pour sujet cette année "le travail de demain, préparons-le !".

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Branche de la création et de l'événement : la représentativité syndicale et patronale est fixée

Sont parus ce week-end au Journal officiel deux arrêtés de représentativité datés du 14 juin 2024 concernant l'ensemble des entreprises au service de la création et de l'évènement. Les partenaires sociaux ayant convenu en 2022 de négocier une convention collective nationale (CCN) unique, cela recouvre les CCN n°2127 (création et événement), n°2519 (propriétaires de chapiteaux) et n°2397 (agences de mannequins adultes et enfants).

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L’équilibre vie pro/vie perso, un critère incontournable pour un salarié sur deux

A l’occasion de la semaine de la QVT qui se déroule du 17 au 24 juin, Robert Half a analysé les attentes de quelque 1 000 personnes (candidats et salariés). Résultats ? 51 % d’entre eux se disent plus exigeants sur l’équilibre vie pro/vie perso par rapport à l’an passé. Ce critère arrive en deuxième position derrière le salaire (62 %). Ce terme recouvre tout d’abord des aspirations sur la flexibilité des modes de travail qu’il s’agisse du télétravail, du travail hybride ou de la flexibilité des horaires.

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Une fondation appelle 1 000 entreprises à participer à un projet de recherche sur la QVT

La Fondation "Projet 41-21", qui réunit un aréopage d’experts spécialisés en santé et qualité de vie au travail, à l’instar de Jean-François Naton (ancien président de l’INRS), Michel Ledoux (avocat fondateur du cabinet Ledoux & associés), Hervé Lanouzière (ex directeur de l'Anact), invite quelque 1 000 entreprises à participer à un projet de recherche sur le sujet afin de démontrer l’impact positif de la SQVT sur leur performance globale.

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Obligation d'information des salariés sur les éléments de la relation de travail : les modèles sont publiés

La loi DDADUE du 9 mars 2023 et le décret du 30 octobre 2023 portant sur les informations devant être transmises aux salariés ont mis le droit français au diapason des exigences européennes. Ces dispositions sont applicables depuis le 1er novembre. Il restait à fixer les modèles de documents destinés à diffuser cette information. C'est chose faite, avec un arrêté du 3 juin.
Une obligation de communication renforcée depuis le 1er novembre 2023